La démarche synodale et le sens de la foi des fidèles concernent aussi les chrétiens « non-pratiquants »

Voici qu’apparut à mes yeux une foule immense que nul ne pouvait compter…Un des presbytres me dit : « Ces gens qui ont été revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus?  Ap 7

La synodalité est au cœur du message de François depuis son élection. Le prochain synode des évêques lui sera dévolu.  Alors que commence sa préparation par une phase de consultations au niveau de tous les diocèses du monde, il est nécessaire de s’interroger sur ceux qui seront invités effectivement à y participer et qui seront écoutés.

Les chrétiens, qui sont-ils et où sont-ils ?

Élargissons notre regard et examinons ce que constatent et analysent les sociologues  (nous prendrons en compte les données concernant la France mais les fait et les évolutions sont analogues dans les pays occidentaux et au-delà[2]). En France les catholiques sont toujours les premiers en nombre.[3] Il est cependant nécessaire d’analyser les résultats des enquêtes et sondages avec précaution et de se reporter à la définition précise des modalités et nomenclatures opérées par ces études, qui ne se recouvrent pas : la distinction entre « être croyant » et « se sentir lié » à une confession est ainsi essentielle.

Selon les enquêtes prenant en compte les religions, les catholiques représenteraient de 44 à 65 % de la population. On observe une diminution continue du nombre de catholiques depuis une cinquantaine d’années. [4] Cette tendance, visible dans toutes les études et enquêtes, est clairement confirmée par la comparaison des résultats de la première enquête sur les valeurs en France. En 1981, ce taux d’appartenance était de 70 %, et en  2018,  il n’est plus que de 32 %.[5]

Parallèlement, si l’on considère le nombre des baptêmes et qu’on le rapporte au nombre des naissances, on constate que le taux d’enfants baptisé était de 50,1% en 1999 et qu’il n’est plus que de 39,8% 12 ans plus tard.[6] Quant à l’effectif des prêtres diocésains, la diminution est de de 53 % entre 1995 (n=22199) et 2016 (n=10451)[7]. Un autre chiffre significatif est celui du nombre de donateurs. Ils sont en baisse de près de 9 % entre 2012 et 2016 (passant de 1 250 000 foyers donateurs à 1 140 000), selon la Conférence des évêques de France (CEF)[8]. Et les messalisants… ne sont plus que 2 % environ des français (bien que la définition maintenant retenue soit la participation à un ou quelques messes par mois et non plus la messe hebdomadaire). Surtout, si l’on rapporte l’évolution des messalisants au nombre des Français se déclarant catholiques, ce que nous permet la publication de l’IFOP intitulée « le catholicisme en France en 2009 », on observe que le taux des messalisants diminue près de deux fois plus vite que le taux des Français se déclarant catholiques.[9] Et cette variation est statistiquement significative![10]

Pour interpréter cette évolution dissociée, on peut évoquer plusieurs hypothèses :

– la baisse des messalisants est certainement le fait d’une diminution des effectifs motivés par une pratique cultuelle, mais dans le contexte de raréfaction des prêtres, elle peut aussi être rapportée à la diminution du nombre des offices et peut-être aussi à l‘absence de proposition alternative (ADAP, prières ou partages dans des communautés locales). Le choix épiscopal de maintenir l’eucharistie au centre de territoires de plus en plus étendus peut être assimilé à l’organisation de leur désertification.[11] Le choix qui écarte toute célébration communautaire dominicale sans prêtre relève, d’une certaine façon du cléricalisme. C’est aussi ce qu’exprime J-L Schlegel qui constate qu’alors que la réforme conciliaire voulait promouvoir une réelle participation de tous à l’action liturgique, une « resacralisation » a creusé de nouveau la distance entre clergé et fidèles.[12] Cette distance est parfois physique, lorsque le prêtre augmente la distance entre l’autel et l’assemblée, ou lorsqu’il lui tourne le dos.

– Cette diminution peut être aussi la conséquence d’une instruction et d’une intelligence de la foi insuffisantes (catéchisme des enfants ou, plus globalement, mystagogie des néophytes) qui ne permettent pas de comprendre la messe et, par conséquent, d’y participer.

– Il est probable que la relation entre la pratique cultuelle et le contenu de la foi n’a jamais été parfaite. Auparavant la fréquentation des églises et même l’obéissance aux prêtres étaient peut-être supérieures à l’intériorisation du contenu de la foi. On peut imaginer que ce qui change n’est pas l’adhésion partielle ou molle au contenu de la foi mais l’adhésion de plus en plus lâche à l’institution. De fait, on est passé d’une société de prescription à une société d’inscription. Le croire ne résulte plus  d’une insertion de naissance dans une communauté et n’est plus de l’ordre de la vérité et de l’autorité. Le croire résulte maintenant  de la vraisemblance et de la subjectivité. Surtout, le choix délibéré et assumé  de cette situation par le sujet révèle une réalité anthropologique nouvelle où les notions d’appartenance et d’identité sont bouleversées.[13] Les catholiques les plus intégrés sont eux-mêmes aujourd’hui marqués par la dérégulation du croire: 27% seulement des catholiques pratiquants réguliers croient en la résurrection des morts et 74% d’entre eux conçoivent Dieu comme une force ou une énergie impersonnelle, et 20%  seulement comme un Dieu avec lequel ils peuvent être en relation personnelle.[14]

Dans ce contexte, la pratique dominicale est-elle le bon critère d’appartenance ?

L’appartenance à l’Église est complexe. On peut y entrer en déclarant sa foi, en demandant le baptême, en suivant ses enseignements, en s’agrégeant à une communauté… On peut aussi y appartenir sans l’avoir choisi : baptisés dans leur petite enfance, certains ne verront pas de raison de manifester une sortie de l’Eglise même si leur croyance est incertaine voire nulle ; d’autres demanderont avec plus ou moins de véhémence à être « débaptisés ». D’autres, enfin, sans contact physique avec l’Eglise et même à leur insu, sont cependant reconnus par l’Eglise comme « ordonnés au peuple de Dieu ».[15] C’est pourquoi il vaut mieux considérer comme chrétien celui qui se reconnaît comme tel plutôt que celui qui observe une pratique sacramentelle. Autrement dit il faut retenir la déclaration d’identification comme critère d’appartenance. C’est le critère maintenant retenu dans les sondages et enquêtes. Sans compter que se déclarer chrétien est une attitude profondément évangélique !

La déclaration d’identité (ou confession de foi?) comme critère d’appartenance est d’autant plus nécessaire que dans notre société actuelle, « les croyances […] apparaissent autonomes par rapport aux institutions censées les gérer, les entretenir et les transmettre… C’est le « quant à soi religieux », le believing without belonging de Grace Davie. » On est passé d’une appartenance chrétienne  communautaire  en quelque sorte obligée à une appartenance par la foi personnelle (qui n’est pas toujours pure et complète mais sincère et authentique), et qui n’est pas synonyme d’adhésion inconditionnelle et permanente à une institution ou à ses prescriptions. C’est un fait de la « nouvelle anthropologie » et c’est la société dans laquelle nous vivons.[16]

Alors, quid des chrétiens « non pratiquants » et des chrétiens « engagés » ?

Comme l’écrivait J-M. Donegani en 2004, il est tout à fait significatif qu’« à la question : « Pour vous qu’est-ce qu’être chrétien aujourd’hui ? », les réponses les plus fréquentes vont de « aider ceux qui sont dans le besoin autour de soi » à « prier Dieu », ou « vivre l’idéal de l’Évangile », tandis que viennent en dernières positions « s’engager dans les mouvements catholiques » ou « aller régulièrement à la messe ». Le collectif et l’institutionnel sont dévalorisés tandis que la croyance personnelle ou les comportements quotidiens inspirés par la référence religieuse sont privilégiés. »[17]

De fait, depuis plus d’un siècle, sous l’effet – entre autres – de l’urbanisation  et de l’effacement de la pression communautaire, une (large) partie des catholiques s’est détachée de la pratique cultuelle sans pour autant renoncer à se penser comme des militants agissants au nom de leur foi. Ce ne sont pas les « silencieux de l’Eglise » qui faisaient beaucoup de bruit après le concile Vatican II mais plutôt « le troisième homme »[18], discret, dont l’existence et le départ véritablement silencieux ont été ignorés par leurs pasteurs qui ont simplement constaté la diminution de ses ouailles. Et il y a des millions de « troisième hommes » ! Or, ces dernières années, une typologie de « chrétien engagé » a été définie. Il s’agit de personnes se déclarant  catholiques, sans être toujours des militants, voire parfois sans avoir de rapport intense à la communauté catholique, qui ont au moins pour point commun d’avoir un engagement  volontaire vécu au nom de la foi (bénévolat, charité, enfants inscrits au catéchisme, etc.)[19]

Le chrétiens engagés ont été l’objet d’une enquête de Bayard-IPSOS[20] piloté par Yann Raison du Cleuziou et Philippe Cibois. Ils répondaient à l’affirmative à une question ainsi formulée: Dans votre vie, la foi catholique vous a-t-elle conduit à prendre un engagement (paroissial, catéchisme, caritatif, solidarité, politique, syndical, spirituel, professionnel, associatif, scolaire, abonnement à la presse catholique, etc.) ? Il apparaît qu’ils représentent 23 % de la population française[21]. Notons bien qu’il s’agit ici de ceux qui disent agir du fait de leur foi et non de ceux, nombreux, qui, non croyants, ont des activités relevant de la solidarité et de la fraternité (les « chrétiens anonymes » de K. Rahner). Pourtant, eux aussi sont « ordonnés d’une certaine façon au Peuple de Dieu ». Si l’on considère le commandement d’amour de Jésus, ces chrétiens engagés sont en fait plus pratiquants que ne le laissait apparaitre jusqu’à présent la dichotomie usuelle entre « pratiquants et non pratiquants ».

Cet état de lieux est-il validé par le théologien ?

C’est globalement la question de l’identité chrétienne.

La constitution sur l’Église (Lumen Gentium) apporte une réponse claire : il s’agit de « l’ensemble de ceux qui regardent avec la foi vers Jésus, auteur du salut, principe d’unité et de paix, Dieu les a appelés, il en a fait l’Église. »[22] Plus précisément : « les fidèles catholiques sont ceux qui sont incorporés pleinement à la société qu’est l’Église ceux qui, ayant l’Esprit du Christ, acceptent intégralement son organisation et les moyens de salut qui lui ont été donnés, et qui, en outre, grâce aux liens constitués par la profession de foi, les sacrements, le gouvernement ecclésiastique et la communion, sont unis, dans l’ensemble visible de l’Église, avec le Christ qui la dirige par le Souverain Pontife et les évêques.[23] Mais, plus largement : « l’Église se sait unie pour de multiples raisons à ceux qui, étant baptisés, portent le beau nom de chrétiens sans professer pourtant intégralement la foi ou sans garder l’unité de la communion sous le Successeur de Pierre,… véritable union dans l’Esprit Saint, qui, par ses dons et ses grâces, opère en eux aussi son action sanctifiante. »[24]

Il s’agit là de définitions, de codifications (sur lesquels sera basé le code de droit canonique de 1983) basées sur les Ecritures, la Révélation de Dieu.  De celle-ci, je ne retiendrai ici que l’essentiel, exprimé plusieurs fois et de différentes façons. Jésus dit, au cœur d’un long développement : « celui qui croit  a la vie éternelle ».[25] La foi a une conséquence existentielle que précise Jésus : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».[26] C’est ce que reprendront d’une part Paul de façon lapidaire à propos de la justification : « la foi agissant par la charité »[27], et Jean, répétant le seul commandement de Jésus-Christ : « mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. »[28] Voyons encore l’apôtre Jean disant à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »

Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » (Mc 9, 38-40 et //).

Oserons-nous mettre en regard de ces paroles la définition du « chrétien pratiquant » désignant ceux qui vont-à-la messe ? Avant que le chanoine Bouillard utilise le critère de l’assistance à la messe hebdomadaire pour dresser un tableau de la France entière, les évêques dans leurs visites pastorales s’enquéraient du nombre des baptêmes des pascalisants etc. Sur le plan statistique, c’est évidemment le plus simple mais donner les rites comme définition de la pratique chrétienne est non seulement réducteur mais surtout, c’est un contre sens absolu sur le plan théologique.[29] Il faut revenir à l’examen de la hiérarchie des vérités et distinguer ce qui relève de l’auto-révélation de Dieu de ce qui ressort de la construction de la religion. Se dire chrétien mais non pratiquant n’est-il pas aussi une façon inconsciente de distinguer révélation et religion ? N’est-ce pas une façon de différencier et hiérarchiser les commandements de Dieu et ceux de l’Église ? Et même, se demander s’il y a des chrétiens sans religion ?[30]

Ceci dit, ces chrétiens non pratiquants ont-ils quelque chose à nous dire que nous devions écouter et prendre en compte dans la vie de l’Église ? Cette question renvoie au sens de la foi des fidèles. Là encore les Pères conciliaires sont clairs : « L’ensemble des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1Jn 2,27)[31], ne peut se tromper dans la foi. »[32] Il me semble inutile de discuter ici du mot « fidèle » compte tenu de ce que nous avons vu plus haut sur  les « pratiquants » et les « non pratiquants ». Le sens de la foi des fidèles[33] est capital, en particulier dans une démarche synodale. Il récuse la dichotomie entre les « sachants » qui décrètent et les « enseignés » qui n’ont d’autre droit que d’obéir. Je fais, bien sûr, allusion à une définition  de l’Église qui décrit encore bien des comportements[34] 

Quant à la démarche synodale,[35] le pape François nous y incite depuis le début de son pontificat, en de nombreuses occasions, et de bien des manières. Elle concerne la consultation qui commence dans les diocèses dans la perspective du synode romain des évêques en 2023, mais surtout notre préparation spirituelle qui doit imprégner les comportements et, plus globalement les modes de vie de l’Église pour être fidèle à sa mission. Les paroles de Jésus, ainsi que les Pères conciliaires, nous conduisent donc, par les concepts de synodalité et du sens de la foi des fidèles, à accorder attention à ces croyants « distants », « non pratiquants ». Ne faut-il pas aller au-devant, les écouter, dialoguer et, ainsi, réaliser ensemble à la fois la validation du croire et la poursuite du devenir chrétien ? Ne faut-il pas les accueillir dans les instances ecclésiales et jusqu’aux synodes diocésains ? Ce serait conforme à la logique, à la théologie et surtout, véritablement pastorale, car évangélique. Mais, dira-t-on, ils sont déjà accueillis dans les synodes diocésains ! C’est vrai si l’on considère la loi des synodes diocésains, c’est encore vrai si l’on considère l’intention qui préside au nombre de questionnaires distribués pour préparer les synodes diocésains. Mais cela ne l’est plus dès que l’on considère les lieux et les modalités de cette diffusion, et cela ne l’est plus du tout quand on considère la composition des assemblées synodales.[36]

La réalité des synodes diocésains

Durant la phase préparatoire  des groupes de réflexion institutionnels ou spontanés sont constitués    La grande majorité de ceux qui y participent est constituée de catholiques « pratiquants ». Mais, bien que les taux soient faibles, il est intéressant de noter que plus de 5 % des personnes ne se déclarent pas catholiques et qui plus est 1% environ déclarent appartenir à une religion non chrétienne. Quant aux 5 % de non-croyants, ils se disent parfois « en recherche ».[37] La participation de ces non catholiques témoigne de leur intérêt et de leur attente vis à vis de l’Eglise. Ce n’est certainement pas la constatation la moins importante!

Cela est lié à la diffusion des questionnaires de préparation qui vise à atteindre le plus de monde possible. C’est ce dont témoigne le nombre d’exemplaires diffusés qui atteint souvent le quart  (Verdun) ou près du tiers de la population de diocèses (Blois, Rouen). Il est possible, sinon probable, que des fidèles aient reçu des questionnaires par plusieurs canaux, en plusieurs lieux. Inversement, il est certain que la population ne fréquentant pas les paroisses a largement pu ignorer la démarche synodale. En retour, le nombre des répondants n’atteint que 1% environ (Rouen, Verdun) à 2% (Blois, Le Havre) de la population des diocèses. Ces taux sont proches de celui des messalisants. Du reste, la large prédominance féminine (les deux tiers environ) ainsi que la prépondérance des personnes âgées, reflètent ce que l’on observe dans les assemblées dominicales, ce qui n’est pas surprenant si l’on considère les modes de diffusion utilisés. Quant aux assemblées synodales mêmes, leurs membres sont issus majoritairement des paroisses et secondairement des services et mouvements. On y trouve, une large majorité de laïcs, majoritairement des femmes.

Il peut être intéressant de noter que 1,4%  à 5 % seulement des personnes ayant participé à la première phase des synodes[38] sont membres de l’assemblée. A l’opposé 26 à 67 % des prêtres en activité sont membres de l’assemblée synodale.  Autrement dit, il faut 20 à 60 laïcs participant à la première phase des synodes pour avoir un membre dans l’assemblée, et il suffit de 1,5 à 4 prêtres pour que l’un d’eux participe aux sessions des synodes. Surtout, les « non pratiquants », fussent-ils des « chrétiens engagés » ne sont pas – ou très peu – touchés, ce qui doit nous interroger.

En conclusion

Certes, les assemblées synodales ne sont pas des instances démocratiques mais cela n’autorise pas tout. Mais restreindre de fait, la participation à une certaine fraction de croyants, n’est-ce pas avoir de l’ecclésiologie et de l’universalisme une vision uniformisante et réductrice, tout comme la mondialisation des marchés engendre une homogénéisation des produits… et des consommateurs ? Pourtant, le christianisme offre une autre universalité ! La communion des saints n’est-elle pas à la fois respect de chaque personne et communion en l’UN. Le concile Vatican II a promu l’ecclésiologie de communion, la collégialité et la synodalité (qui ne concernent pas seulement les évêques). Le pape François voit dans la synodalité la voie de l’Église du IIIème millénaire et le remède au cléricalisme. Encore faut-il écouter l’inspiration divine du sens de la foi, se souvenir que l’Esprit souffle où il veut et pas seulement sur les prêtres et les messalisants, et respecter toutes les facettes du Peuple de Dieu dont il ne nous appartient pas de fixer des limites. C’est dire aussi que les chrétiens engagés « non pratiquants » ont toute leur place dans la synodalité.  Approuver cette affirmation oblige à se donner les moyens nécessaires pour les atteindre et les écouter, ce qui dépasse les annonces de fin de messe et les tracts disponibles seulement dans les églises, centres diocésains et autres maisons paroissiales. Au-delà des énoncés doctrinaux et des pieuses intentions assorties de moyens inappropriés ou insuffisants, la question est de savoir si l’on veut une Eglise ouverte sur le monde, ou si on laisse perdurer une institution fermée sur elle-même et organisant sa disparition ? C’est tout l’enjeu pastoral et missionnaire. Il s’agit du cœur de la foi chrétienne et du Royaume de Dieu. 

Bernard PAILLOT

[1]– Mettre entre guillemets pouvant signifier : « prétendu, soi-disant »,  c’est intentionnellement que je ne place pas les  guillemets comme il est d’usage, et ce pour les raisons qui vont maintenant être examinées

[2]– Les africains étaient jusqu’alors considérés comme « incurablement religieux »…et ce n’est plus tout à fait le cas selon la conférence donnée par  P. Gabriel Housseini : « Dieu est-il mort en Afrique ? »  Trébeurden, session culture et foi 2016

[3] les études, sondages et enquêtes sont nombreuses. On peut se référer en particulier à :

site EUREL, site d’information sur les religions réalisé par le DRES (CNRS / Université de Strasbourg) qui fournit une liste à jour des enquêtes et sondages (https://eurel.info/spip.php?rubrique352)

– plus spécialement à Claude Dargent et Olivier Galland, « La religion en mouvement », in Pierre Bréchon, Frédéric Gonthier, Sandrine Astor (dir.), La France des valeurs. Quarante ans d’évolutions, Presses universitaires de Grenoble, 2019, 6ème partie, p.221-251. Et à l’adresse http://www.valeurs-france.fr/ consult 30/08/21

[4]– ce taux était encore de 81 % en 1965, rappelle le sondage IFOP de 2010 « le catholicisme en France »). https://www.eurel.info/spip.php?rubrique352

[5]– Claude Dargent et Olivier Galland, op. cité.

[6]– sources : a- CEF (Conférence des évêques de France), Statistiques de l’Eglise catholique en France (guide 2011) http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/guide-de-l-eglise/statistiques-de-l-eglise/statistiques-de-l-eglise-catholique-en-france-guide-2011.html consultation le 20/03/2012

 b-INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques)

 http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1276 consultation 20/03/2011)

[7]– voir le site de la CEF : https://eglise.catholique.fr/guide-eglise-catholique-france/statistiques-de-leglise-catholique-france-monde/ (consultation 08/21

[8]– voir le site de la CEF:https://eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/guide-de-leglise/statistiques-de leglise-catholique-france-monde/statistiques-de-leglise-catholique-france/455253-finances-de-leglise-catholique-france/ ( consultation 08/21)

[9]http://honau.free.fr/catholicisme-ifop.pdf (consultation 08/2021)

[10]   Paillot Bernard, in mémoire de master, ICP, 2012, disponible sur demande.

[11]   Wernert, François, op. cité.

[12]   Schlegel Jean-Louis, Pourquoi on ne va plus à la messe ? Revue Etudes, n° 4264, oct. 2019.

[13]– Donegani, Jean-Marie, « Inculturation et engendrement du croire », in Une nouvelle chance pour l’Evangile, Vers une pastorale d’engendrement, sous la direction de Ph. Bacq et Ch. Théobald, coll. Théologies pratiques,  Lumen vitae, Novalis, ed. de l’Atelier, Paris,  2004, pp. 29-45

[14]– CSA/Le Monde des religions, Portrait des catholiques, Sondage, octobre 2006

 http://www.csa.eu/multimedia/data/sondages/data2006/opi20061025d-portrait-des-catholiques.htm (cons. 20/03/2012)

[15] cf. Lumen Gentium, ch. II et plus particulièrement le n°16.

[16] Donegani, Jean-Marie, Inculturation et engendrement du croire, op. cité.

[17] Donegani, Jean-Marie, « Symboliser l’identité collective », in Routhier, Gilles (dir.) et Viau Marcel (dir.), Précis de théologie pratique, Lumen vitae/Novalis, Bruxelles/Montréal, 2004, p 504.

[18] Roustang, François « le troisième homme », in Christus, n°52, 1966 ; réédité par Odile Jacob en 2019.

[19] Raison du Cleuziou, Yann, Qui sont les cathos aujourd’hui? Sociologie d’un monde divisé, collection Confrontations, Paris, Desclée de Brouwer, 2014.

[20] Qui sont les cathos engagés? L’enquête Bayard-IPSOS de juin 2016 a fait l’objet d’un rapport au directoire du groupe Bayard en oct. 2016. Certains résultats de cette enquête ont été publiés dans la Croix du 12/01/2017 et le Pèlerin n°6998 du 12/01/2017.

[21] Anne-Bénédicte Hoffner et Gauthier Vaillant, la Croix 12/01/2017 https://www.la-croix.com/Journal/Qui-sont-vraiment-catholiques-2017-01-11-1100816498 consulté le 05/10/2021

[22] LG 9

[23] LG 14

[24] LG 15

[25] Jn 6,47

[26] Mt 22,37-39

[27] Ga 5,6

[28] 1 Jn 3,23

[29] Faut-il rappeler les propos des prophètes ? Is 1,11; Amos 5, 21 et s.; Michée 6, 6-8 , ce que reprendra Jésus selon Mt 12,7.

[30] cf. mon article du Bulletin théologique de mars 2017 « Révélation et religion selon Karl Barth »

[31] Il n’est sans doute pas nécessaire de discuter ici de la signification de « l’onction qui vient du Saint » et de sa traduction sacramentelle.

[32] LG 12

[33] Sur le sens de la foi des fidèles, on peut lire :

– le document de référence est celui de la commission théologique internationale (CTI) « Le sensus fidei dans la vie de l’Eglise » » : https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_cti_20140610_cerf-sensus-fidei_fr.html

– et aussi, plus concise, la fiche de synthèse sur le Sensus Fidei  du P. Nathanaël Pujos  (béatitudes) curé de ND du Sacré Cœur à Maisons-Alfort, http://www.theologie.fr/FS____le__Sensus_Fidei_.pdf (consultation 08/2021)

[34] Pie X, Encyclique Vehementer nos, 11/02/1906,

http://www.vatican.va/holy_father/pius_x/encyclicals/documents/hf_px_enc_11021906_vehementer-nos_fr.html (consulté le 01/05/2003)

[35] Je renvoie le lecteur désireux d’approfondissement au document de la CTI « La synodalité dans la vie et dans la mission de l’Église » https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_cti_20180302_sinodalita_fr.html

– le lecteur pressé à mes articles dans le Bulletin théologique La synodalité, aggiornamento de la vie ecclésiale en avril 2020 https://bulletintheologique.wordpress.com/2020/04/12/la-synodalite-aggiornamento-de-la-vie-ecclesiale/  et celui du 1er nov. 2020 la synodalité, chemin  de l’Eglise pour le 3ème millénaire https://bulletintheologique.wordpress.com/2020/11/01/la-synodalite-chemin-de-leglise-pour-le-3e-millenaire/

[36] Je reprends ici, succinctement, une mon travail pour le master de théologie, ICP 2011, disponible sur demande.

[37] Chiffres issues des données disponibles ; ici ceux des diocèses de Poitiers, Rouen et Blois.

[38] Il s’agit des personnes qui ont été dénombrées dans les équipes de préparation ou ayant participé à la consultation initiale.

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