Ce film est l’histoire à peine romancée de la réalisatrice, qui a vécu dans une communauté religieuse charismatique dans le sud de la France de 8 à 18 ans, âge où, dit-elle, elle a fui de cette communauté, y laissant ses parents qui y vivent encore. Elle y était avec ses trois frères et sœur. Sarah Suco, à travers l’histoire (et depuis le point de vue) de Camille, son alter ego, décrit comment cette communauté, d’apparence bienveillante et chaleureuse, s’est transformée pour elle en un enfer, où les personnes sont infantilisées, et manipulées, voire violentées. Elles y entrent cependant de leur plein gré, ayant besoin de la protection et de l’atmosphère de solidarité qui règne au sein de ce groupe. Sarah Suco explique : « Ces communautés reposent sur de nobles intentions de base : vœux de charité, de solidarité, d’entraide… Dans les années 70, elles ont fleuri un peu partout dans les villes et leur nombre continue de se maintenir, d’autant plus aujourd’hui avec le sentiment d’isolement, les valeurs grandissantes du vivre ensemble…Les journées de chaque membre, également des enfants, sont rythmées par les prières et les rituels de groupe : demande de pardon, chants, farandoles, séances de bénédictions dans l’Esprit Saint. Les tenues, les coiffures et les règles de vies sont régentées et très spécifiques et il est petit à petit impossible pour des enfants de continuer à avoir une vie sociale normale. » Continuer à lire … « Les Éblouis, un film de Sarah Suco »